Au
moment de la libération, le tunnel du Somport fut fermé à la circulation
et muré en son milieu par le gouvernement franquiste. Franco craignait
des infiltrations de Républicains espagnols qui voulaient reprendre
le combat. Cette situation, interrompant tout trafic international,
perdura jusqu'en 1948.
Après
la réconciliation, deux trains mixtes et un omnibus Pau-Canfranc
avec correspondance pour Saragosse circulèrent à nouveau. Le franchissement
de la frontière était difficile, les contrôles douaniers et policiers
sévères et dissuasifs.
En
1958 à l'occasion du centenaire des apparitions de Lourdes la SNCF
achemina de nombreux trains de pèlerinage par Canfranc.
Au
début des années soixante le trafic marchandise fut dissocié des
trains de voyageurs pour assurer des exportations de maïs et d'engrais
à destination de l'Espagne. En septembre 1962, au début du service
d'hiver, les voitures à essieux des trains omnibus assurant la desserte
de la ligne furent remplacées par des voitures à bogies du type
" banlieue " à couloir central plus confortables.
Canfranc - Sortie de la gare à l'arrivée d'un train de neige après la guerre.
Malgré
ces modifications l'exploitation ne cessa de se dégrader. A la veille
des années 70, la sous-station d'Urdos ne fonctionnait plus que
sur demande entraînant des chutes de tension aux alentours de 900
V au milieu des plus fortes pentes de la ligne alors que la tension
devait être de 1500V ! Les deux groupes de commutatrices des puissantes
sous-stations des Forges d'Abel et d'Urdos transférés dans les Alpes
dans les années cinquante ne furent jamais remplacés.
La
gare de Bedous en juillet 1978
Photo B.Collardey - La vie du Rail
Rien
n'était donc fait à la veille de l'accident du 27 mars 1970 pour
développer la relation internationale Pau-Saragosse. On se contentait
d'écouler le seul trafic local beaucoup moins rentable que le trafic
international appelé à se développer.